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La façon dont le corps, comme premier outil de mesure, appréhende les évènements est souvent un point de départ : la façon dont il est contenu, compris dans un espace, la spacialisation de la mémoire, notre rapport à la verticalité sans cesse rempilée en nous par tout ce qui, autour de nous, la rappelle...
Je fais de la sculptures, bien qu'il n'y ait pas taille, par retranchement mutique, Leur condition de visibilité est de n'être pas ceinte par un autre corps.
Elles prennent des attitudes, des postures, des tempéraments. Retenues sur une humeur, réduites à une tenue dans l'espace. Leur absolue retenue, intégrité quasi autistique, souligne notre impermanence. En saisissant des instants abstraits, decontextualisés je les soumets, au delà de leur soumission à la gravité à laquelle chaque chose se conforme, à une solennité et un sérieux par election.
Je suis particulièrement sensible à des termes tels que saisissement, contenance, retenue, ravissement. S'ils sont souvent employés pour parler de tempéraments ou d'humeurs de manière plus ou moins trouble, ils peuvent également être appliqués à des formes physiques, concrètes qui peuvent prendre corps dans une sculpture.