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Un couloir sombre est formé dans le plan d'eau entre la galerie et un mur de béton. Celui-ci, axé sur un rayon de l'architecture circulaire de Tadao Ando, est orienté vers l'ouest quand on lui fait face depuis ce corridor, en direction de la côte de Senjojiki dont la formation rocheuse accidentée a émergé de la mer à la suite d'un tremblement de terre en 1792.
Senjojiki signifie '1000 tatami de superficie' et l'on raconte que le seigneur de la province y aurait fait installer 1000 tatami pour une réception. Au delà de l'anecdote, l'image saisie la distance, symbolique (ressentie par les habitants) ou effective (mesure approximative) de cette vaste étendue de terre nouvellement apparue, par une unité familière qui compose les espaces intérieurs Japonais.
La mer semble jaillir des profondeurs par une faille traversant la roche volcanique. Une première photographie de cette brèche est placée au dessus de l'écart qui sépare la rive de l'entrée du plan d'eau. La seconde, placée juste après l'un des dénivelés qui déstabilise un peu plus la marche déjà instable et ralentie dans l'eau, suit la première dans le temps, et montre la vague surgissant de la faille comme par en dessous. La succession espacée de faible dénivelés fait écho au glissement d'un tapis sous l'autre dans l'installation 'washitsu (slippery area)' à l'intérieur de la galerie, et au jeu des plaques tectoniques.
Comme nous retirons nos chaussures pour entrer dans une pièce à tatami, nous avons invité les visiteurs à enfiler des bottes pour entrer dans l'eau et s'approcher des photographies.